Arts Sacrés

Art sacré Spiritulaité

L’Art sacré est vrai et beau, quand il correspond par sa forme, à sa vocation propre d’évoquer et de glorifier dans la foi et l’adoration le mystère transcendant, la beauté suréminente invisible de vérité et d’amour.

L’Art sacré porte l’homme à l’adoration, à la prière.

L’Art est une forme d’expression proprement humaine, au-delà de la recherche des nécessités vitales communes à toutes les créatures vivantes. Il est une surabondance gratuite de la richesse intérieure de l’Être humain.

Écriture d'îcones

On écrit une Icône et non on peint une Icône. Car l’écriture d’icône dans sa réalisation, nous invite à un état d’être, de prière attaché pleinement à sa pratique.

Ecrire une icône est un chemin comportant de nombreuses étapes, avec l’idée de créer une représentation picturale. Nous retrouvons l’expression de cet art principalement dans la religion Orthodoxe.

Avec l’iconographie, nous entrons dans le monde du symbolisme, et du sens.

Tout, dans l’icône, est symbolique, et donc porteur d’un sens profond. Au-delà de la représentation elle-même, cela inclut le choix des matériaux et certaines techniques de peinture employées.

Le support traditionnel de l’icône est une planche de bois non résineux (du tilleul pour les icônes peintes à l’atelier). La planche est souvent creusée. Les bords constituent alors un cadre pour l’icône, qui la protège, et déterminent une « autre dimension » : dans la zone creusée viendra apparaître une représentation « d’une autre dimension » : divine. La planche est préparée avant de recevoir le dessin et la peinture avec une technique ancienne.

En iconographie on emploie la peinture a tempera : le liant des pigments est constitué par du jaune d’œuf dilué avec de l’eau. La peinture a tempera sèche très vite, et sa solidité s’accroît avec le temps.

Le dessin, travaillé au préalable, peut être tracé sur la planche. Les contours des zones prévues pour l’or sont gravés, et l’or est appliqué en premier. L’or est la plus lumineuse des couleurs, presque lumière elle-même ; il est utilisé particulièrement pour les nimbes (auréoles) et symbolise le ruissellement de la vie divine.

Les pigments sont naturels : minéraux ou organiques (d’origine végétale ou animale). Les matériaux de base de l’icône proviennent de la création tout entière : parce que celle-ci a été créée par Dieu qui nous l’a donnée ; parce que c’est notre matière elle-même que le Verbe a voulu assumer ; et enfin parce que la création est destinée à être transfigurée.

« Dans leur ensemble, les matériaux de base représentent un maximum de participation du monde visible à la création de l’icône. (…) Les matériaux essentiels sont pris dans leur état naturel et ne sont que purifiés et travaillés. L’homme, par le travail de ses mains, les amène à servir Dieu.

Ainsi, on retrouve dans l’icône le minéral (or, craie, pigments tels que terres), le végétal (bois, pigments, coton et lin du tissu), l’animal (pigments, colle de peau, oeuf, gomme laque du vernis…).

Contrairement à la peinture « classique » où l’on part du plus clair pour poser ensuite des ombres de plus en plus accentuées, pour une icône on recouvre d’abord toute la surface par les tons les plus unis et foncés (c’est l’ouverture) sur lesquelles on fait monter les lumières. En effet, cela exprime que Dieu est lumière, et que son Incarnation est la venue de la lumière dans le monde.

Pour finir, sur certains endroits (vêtement du Christ, ailes des anges…) on peint de fins traits d’or appelés assist.

Sur la photo ci-contre, l’ouverture a été faite, ainsi que les premiers éclairages du visage. Les couleurs du visage sont composées de pigments issus de la terre (ocre jaune, terre d’ombre), en référence à la création.

Une fois les visages peints, les vêtements et décors sont peints. On termine par le ciel (le fond) et enfin l’icône reçoit les inscriptions indispensables qui constituent son nom, ainsi que son tour rouge symbolisant l’Esprit-Saint.

Comprendre, une icône

« Ce que les textes sacrés nous disent par la Parole, l’icône nous le montre et nous le rend présent. » Ainsi, tout, dans l’icône, a un sens profond. L’Incarnation est le fondement de l’icône

Par exemple si nous prenons les Icônes de la Vierge Marie :

Elles manifestent « la place de la Vierge Marie qui est au centre de l’histoire du salut. La tradition reconnaît en saint Luc le premier iconographe de la Vierge à l’Enfant.

Dans le modèle de la Vierge de Vladimir, l’Enfant regarde sa Mère, tandis que Marie nous regarde. Celui qui contemple l’icône est invité à entrer dans un dialogue silencieux de prière et d’amour entre le Christ et sa Mère et, avec eux, dans la méditation des Ecritures. Le nimbe doré (auréole) des personnages signifie la sainteté : l’or symbolise le ruissellement de lumière divine en celui qui vit dans l’intimité de Dieu. Il se manifeste dans sa double nature, humaine et divine. Comme tous les petits enfants, Jésus a dû tant aimer sa maman ! Il se blottit contre Elle dans un geste d’infinie tendresse, mais en même temps il la console et la réconforte. Les gestes affectueux de la Mère et de l’Enfant témoignent de l’amour humain réciproque. Cependant tout sentiment humain dans une icône est transfiguré. Avec sobriété, l’icône décrit le bouleversant amour fou de Dieu pour l’homme, et la réponse de l’homme à Dieu, la rencontre entre l’homme et Dieu. La compassion de Marie pour son Enfant se transforme en amour maternel qui saisit toute la création et embrasse toute créature.

     L’icône est peinte sur un fond lumineux signifiant la présence Divine. Le ton «argile» de la robe de l’Enfant-Jésus symbolise la nature humaine qu’Il assuma pour notre salut, tandis que le modelé or souligne sa divinité (ces fins traits d’or sont appelés assist, l’or symbolisant la lumière divine). La couleur pourpre du manteau et du voile (maphorion) de la Vierge indique la royauté donnée à la servante du Seigneur. Elle symbolise aussi l’amour divin qui a revêtu Marie. Le ton bleu de sa robe et de son bonnet peut évoquer la sagesse et la fidélité. Les étoiles qui brillent sur son front et sur ses épaules marquent l’éclat de sa virginité.

   « Ainsi l’icône de la Vierge Marie, fait-elle participer celui qui la contemple au mystère de la tendresse divine. »